1. Régime pauvre en FODMAP : le rappel des bases

« Le régime pauvre en FODMAP est un régime destiné à soulager les symptômes liés au syndrome de l’intestin irritable. Ce régime ne vise pas à perdre des kilos ni à en reprendre, mais à rechercher les aliments déclencheurs (glucides à chaîne courte) qui provoquent ces symptômes chez le patient. FODMAP est l’acronyme de Fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols, autrement dit les oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale. Il s’agit de glucides qui ne sont pas ou mal absorbés dans l’intestin grêle », rappelle Jo Mons.

« Ils arrivent par conséquent dans le gros intestin, où ils vont se mettre à fermenter. D’où la production de gaz responsables de flatulences et/ou sensations de ballonnement. La teneur accrue en eau dans les intestins peut aller jusqu’à provoquer des diarrhées ou autres troubles intestinaux », poursuit Jo.

2. Quand mettre en place un régime FODMAP ?

3. En combien de phases se déroule le régime FODMAP du patient ?

Au cours de son régime pauvre en FODMAP, le patient évitera au maximum les glucides fermentescibles.

Ce régime se déroule en 3 phases :

1. Phase d'élimination :
   cette phase de 3 semaines maximum consiste à éliminer certains aliments du menu du patient et à les remplacer. « Nous lui présentons les substituts qui existent, les marques, les magasins. Ces repères pratiques sont vraiment essentiels. Le patient peut également nous contacter par WhatsApp pour demander conseil sur tel ou tel produit. Suggérer une liste de courses peut s’avérer particulièrement efficace. Le patient inscrit tout dans un journal de bord des aliments et des symptômes », explique Jo.
   
2. Phase de réintroduction :
   durant cette phase, nous réintroduisons 1 aliment riche en FODMAP par semaine. « Cette période, qui dure environ 9 semaines, sollicite à nouveau le journal de bord des aliments et des symptômes. Nous demandons au patient de noter la réaction de ses intestins à la réintroduction des différents aliments. Au bout de 9 semaines, nous obtenons ainsi une vision claire des aliments déclencheurs et des seuils de tolérance du patient », poursuit Ann. « Bon à savoir : nous testons toujours séparément les oignons, l’ail, les pâtes et le couscous. »

   
   « La phase de réintroduction peut être subdivisée en 2 sous-étapes. Durant la première, qui dure 9 semaines, le régime doit être appliqué à la lettre. C’est indispensable pour pouvoir établir les liens de cause à effet. Au cours de la seconde sous-étape, on teste les aliments suivants : les fruits et légumes riches en fructanes, les aliments qui combinent ‘le fructose libre et le sorbitol’ et les aliments qui combinent ‘les fructanes et les galactanes’. Pour ces tests, on peut assouplir quelque peu le régime en augmentant progressivement les portions », complète Jo.
   

3. Phase de stabilisation :
   nous revenons à une alimentation normale, le patient retenant ce qu’il a appris des phases précédentes. « Nous allons limiter les aliments déclencheurs, sans toutefois les éliminer. En général, le patient supporte en effet ces aliments à petites doses », précise encore Jo.
   

   « Le régime pauvre en FODMAP ne va pas résoudre ni faire disparaître le syndrome de l’intestin irritable, mais soulagera fortement les symptômes dont souffre le patient. Son objectif est d’augmenter la qualité de vie du patient et de réduire son angoisse dès qu’il passe à table. Il permet au patient d’y voir plus clair sur son état de santé et sur les aliments qu’il supporte ou non », indique Ann.

« Le régime pauvre en FODMAP ne va pas résoudre ni faire disparaître le syndrome de l’intestin irritable, mais soulagera fortement les symptômes dont souffre le patient. Son objectif est d’augmenter la qualité de vie du patient et de réduire son angoisse dès qu’il passe à table. Il permet au patient d’y voir plus clair sur son état de santé et sur les aliments qu’il supporte ou non », indique Ann.

4. Comment aider le patient à tenir la phase d’élimination ?

« La connaissance des produits permet aux diététiciens de faire la différence. Nous suggérons des listes de courses aux patients et leur montrons des exemples d’emballages que nous avons à disposition au cabinet. Nous voulons leur faciliter la vie au maximum. En général, la phase d’élimination et la recherche de substituts sont souvent assez complexes comme cela », confie Ann.

Nous laissons aussi aux patients le temps de se préparer et de se procurer les produits de substitution. Commencer aussitôt après la première consultation, cela ne fonctionne généralement pas. Le patient doit se préparer. C’est là une première clé essentielle de la réussite : lorsqu’on se lance en bonne connaissance de cause, on se sent beaucoup plus motivé et on garde plus facilement le cap », fait remarquer Jo.

« L’encadrement du diététicien n’est pas négligeable à ce stade », souligne Ann. « Les patients qui effectuent leur parcours FODMAP sans l’aide d’un diététicien commettent des erreurs et omettent souvent de varier leur alimentation. C’est dangereux. En tant que diététicien, il est important de leur faire découvrir de nouveaux produits. Et de mettre l’accent sur ce qu’ils peuvent et non sur ce qu’ils ne peuvent pas manger. »